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Présentation

Professeur d'histoire-géographie depuis la rentrée 2004, j'enseigne depuis 2008 dans un collège du Pas-de-Calais, je suis chargé d'enseignement en histoire contemporaine à l'université de Lille et membre affilié de l'IRHiS.

Docteur en histoire contemporaine de l'Université de Bourgogne, je suis membre du bureau de la régionale Nord-Pas-de-Calais de l'Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie et membre du Conseil d'administration d'Historiennes et historiens du contemporain (H2C). Je suis également membre de la Société française d'histoire politique.

Je suis aussi membre de la Commission exécutive de la CGT Educ'action du Pas-de-Calais, du Secrétariat de rédaction de la revue La Pensée ainsi que du comité de rédaction du Patriote Résistant.

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Publié par David NOËL

CD-Rom-Maitron.jpgFin du cours sur la France dans la crise des années 30, hier après-midi. Avant d'entamer la partie sur l'Allemagne dans la crise des années 30 et le nazisme, je suis venu avec des biographies de militants leforestois et évinois trouvées dans le Maitron sur CD Rom. Il y a déjà quelque temps, j'avais fait la recherche et j'avais ça sur un fichier sur mon ordinateur, mais je ne l'avais pas encore exploité devant les élèves.

Ce matin, donc, j'avais imprimé ces quelques biographies. J'étais sûr de me tailler un franc succès : hier, il a suffi que je parle de Léon Blum, de Léo Lagrange et de Roger Salengro pour que mes élèves de 3ème ouvrent des grands yeux : "C'est le nom de notre école !" "C'est le nom d'une rue !" "C'est le nom d'une salle !".

Avec Léger Courmont et Jean-Baptiste Lepape, j'étais sûr d'avoir les mêmes réactions : les élèves n'allaient pas manquer de me dire qu'il y a une salle Courmont et une école Marthe Lepape à Leforest...

J'avais aussitôt commencé à lire : "Léger Courmont, né à Leforest" que j'étais interrompu par une salve d'applaudissements.

Le sourire aux lèvres, je les fais s'arrêter :

- Calmez-vous un peu, je viens de vous dire que je vais vous lire des biographies de militants de Leforest et d'Evin-Malmaison de l'époque du Front Populaire... Evidemment que ce sont des Leforestois ou des Evinois, vous n'allez pas applaudir à chaque fois !

Les élèves se sont tus et m'ont écouté lire les biographies des quelques militants locaux qui figurent dans le Maitron, l'occasion de leur remémorer ce que je leur avais raconté hier sur la guerre d'Espagne et ce que je leur avais dit du pacte germano-soviétique.

Succès total pour cette entrée en matière. Je ne leur avais pas imprimé le document, je pense que je leur donnerai la semaine prochaine pour qu'ils le collent dans leur cahier.



COURMONT Léger.

Né à Leforest (Pas-de-Calais), le 31 mars 1877, Léger Courmont était le dernier des cinq enfants d'une famille de mineurs. Après son Certificat d'études, il entra en apprentissage et devint menuisier, métier qu'il conserva jusqu'à son service militaire. À son retour Léger Courmont travailla comme ouvrier, puis surveillant dans une usine d'engrais, avant de fonder en 1907, avec l'aide de quelques amis, une brasserie coopérative dans sa commune natale. Sous son impulsion, la coopérative prit un rapide essor : une malterie fut adjointe à la brasserie, et, en 1911, fut créée la « Société Électrique de Leforest » qui assura l'électrification de la commune ainsi que celle de villages voisins.

Mobilisé en 1914, Courmont resta trois ans au front avant d'être nommé contremaître à la Poudrerie nationale de Bergerac (Dordogne) après un stage de quelques mois à Toulouse. Revenu à Leforest à la fin du conflit, il trouva les bâtiments de la coopérative détruits et il entreprit courageusement de lui redonner vie.

Ce fut dans l'entre-deux-guerre que Léger Courmont donna toute sa mesure de militant local du Parti socialiste SFIO auquel il appartenait depuis sa création. Élu conseiller municipal de Leforest en 1908, adjoint au maire en 1912, il fut réélu en 1919, mais démissionna quelques mois plus tard afin de pouvoir présenter une liste socialiste homogène contre le maire radical, Boulanger. La liste du Parti SFIO l'emporta et Léger Courmont fut élu maire, fonction qu'il conservera jusqu'à sa mort. Pendant ses vingt années de mandat majoral, Courmont fit de sa commune l'une des plus avancées en matière d'équipements sociaux du Pas-de-Calais : ensemble scolaire, équipements sportifs (dont une piscine couverte chauffée, édifice alors rarissime) ; l'ensemble de ces réalisations lui valut, en 1936, la croix de chevalier de la Légion d'honneur, sur proposition de Léo Lagrange.

Traumatisé par la débâcle de 1940 (sa brasserie ayant à nouveau été détruite), Léger Courmont fut victime d'un accident d'automobile à la fin de 1940 ; il mourut des suites de ses blessures, le 16 septembre 1941, à l'âge de 64 ans.

SOURCES : Arch. Nat. F7/13084. - Biographie élaborée à partir des renseignements fournis par M.-G. Marquette, conseiller général, le 16 avril 1976.

Y. Le Maner

LEPAPE Jean-Baptiste.

Né le 21 mars 1884 à Beauvais-en-Cambrésis (Nord), Jean-Baptiste Lepape devint secrétaire de mairie à Leforest (Pas-de-Calais) en 1913. Mobilisé en 1914, fait prisonnier en 1918, il réussit à s'évader ; il fut décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire.

Après le congrès de Tours (décembre 1920), il adhéra au Parti communiste. Quelques années plus tard, il créa à Leforest une section des Amis de l'Union soviétique. En 1934, il soutint la grève des mineurs polonais du puits n° 10 de l'Escarpelle. Secrétaire de la section locale et membre du comité fédéral du Pas-de-Calais, il partit en voyage organisé par l'AUS à la veille de la Seconde Guerre mondiale avec Fernand Grenier.

Le maire socialiste de Leforest, Léger Courmont, accusa début août 1939 Jean Baptiste Lepape « d'abandon de poste », puis, il prit un arrêté le suspendant, immédiatement après la signature du Pacte germano-soviétique. Lepape fut révoqué le 8 septembre alors qu'avec les membres du voyage, il tentait de quitter la Pologne et de rentrer en France via la Lithuanie, la Suède, la Norvège, et la Grande-Bretagne. Finalement, il rentra à Leforest le 22 septembre. Le 26 octobre, le maire prit à son encontre un nouvel arrêté confirmant les précédents. Ces décisions furent annulées par le conseil de préfecture interdépartemental le 4 août 1941 alors que Jean-Baptiste Lepape était interné depuis le 26 juillet. Libéré en mars 1942, il fut réintégré dans ses fonctions le 1er septembre 1944 par le nouveau maire, décision confirmée par arrêté préfectoral le 11 juin 1945.

Jean-Baptiste Lepape fonda la section de France-URSS de Leforest la même année.

Sa femme institutrice était décédée en août 1940. Père d'un garçon prénommé Karl, Jean-Baptiste Lepape mourut le 6 janvier 1948 à Leforest.

SOURCES : Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 5142. - Renseignements fournis par la mairie de Leforest. - Enquête de M. Alexandre Libert.

DUTAILLY Charles.

Militant du Parti communiste, Dutailly était, en 1939, secrétaire du Comité d'aide à l'Espagne républicaine de Leforest (Pas-de-Calais).

SOURCE : Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 5221.

MILLEVILLE Louis.

Militant du Parti communiste, Louis Milleville était en 1939 trésorier du Comité d'aide à l'Espagne républicaine de Leforest (Pas-de-Calais). Voir Charles Dutailly.

SOURCE  : Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 5221.

CARON Albert. Morts pendant la Seconde Guerre mondiale en raison de leur action militante

Né le 29 janvier 1912 à Douai (Nord), mineur, Albert Caron était, en 1939, secrétaire de la cellule locale du Parti communiste d'Évin-Malmaison (Pas-de-Calais). En septembre de cette même année, il fut condamné à un mois de prison pour avoir distribué des tracts saluant le Pacte germano-soviétique. Il mourut le 14 avril 1942 à Lille (vraisemblablement fusillé).

SOURCES : Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 05142. - État civil de Douai.

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