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Présentation

Professeur d'histoire-géographie depuis la rentrée 2004, j'enseigne depuis 2008 dans un collège du Pas-de-Calais, je suis chargé d'enseignement en histoire contemporaine à l'université de Lille et membre affilié de l'IRHiS.

Docteur en histoire contemporaine de l'Université de Bourgogne, je suis membre du bureau de la régionale Nord-Pas-de-Calais de l'Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie et membre du Conseil d'administration d'Historiennes et historiens du contemporain (H2C). Je suis également membre de la Société française d'histoire politique.

Je suis aussi membre de la Commission exécutive de la CGT Educ'action du Pas-de-Calais, du Secrétariat de rédaction de la revue La Pensée ainsi que du comité de rédaction du Patriote Résistant.

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Publié par David NOËL

Journee-peche-PCF-23-06-12--4-.JPGAujourd'hui, avec toute la famille et une partie des militants de mon organisation politique, nous avons passé la journée au Pont du Gy pour une partie de pêche qui s'est avérée très riche historiquement. Peu porté vers la pêche, je suis allé faire mon jogging et fait deux découvertes historiques assez intéressantes.

Je suis d'abord passé devant une plaque commémorant le massacre du Pont du Gy en 1940 dont je n'avais jamais entendu parler. Il n'est jamais trop tard pour apprendre. Après quelques recherche, voilà ce que j'ai trouvé sur le massacre du Pont du Gy, à partir des témoignages recueillis dans les années 60 par André Coilliot, historien local et retranscrit dans son livre : « Mai 1940, un mois pas comme les autres ». Ces exactions sont l’œuvre de la tristement célèbre 3ème Panzer division Totenkopf et ont provoqué l’émoi dans la région.

"La cause du drame restera toujours inconnue. Est-ce la vue de nombreux cadavres de leurs camarades SS dans les véhicules détruits sur la route d'Avesnes le Comte? Ou de blessés laissés sans soin (peut-être malmenés) par les militaires français qui les avaient capturés deux jours plus tôt? Est-ce qu'un soldat avait tiré sur eux à l'entrée de hameau ? Est-ce parce que des pigeons voyageurs s'étaient envolés du pigeonnier de la ferme? Ou encore que des signaux avaient été faits depuis le grenier de la maison ? Le mystère reste entier sur cette horrible tragédie que nous raconte une jeune fille qui en fut témoin :
Mademoiselle Pillet Simone, employée au café Mayeur, ne sait rien des événements qui se sont déroulés l'avant-veille au carrefour de la route vers Avesnes le Comte. (Des éléments égarés du 13° BCC français partis d'Etrun ont foncé au travers d'une colonne allemande progressant sur la route d'Avesnes le Comte et l'ont totalement anéantie. Ils auront à leur actif la destruction de 12 voitures tout terrain à chenilles, 1 canon antichar et trois canons lourds allemands).
Le café est rempli de réfugiés qui ne savent où aller. Ils ont tous passé la nuit dans la cave, effrayés et inquiets. Il est six heures du matin lorsqu'arrivent les soldats allemands en armes, des ss, qui hurlent, vocifèrent et font sortir tous les habitants et réfugiés. Les uns tentent de prendre des bagages, tout au moins le petit sac ou la petite valise avec l'argent et les papiers, d'autres comme Simone Pillet n'ont même pas le temps d'enfiler une paire de chaussures. Elle part pieds nus...
Ils sont là, plus de cent personnes qui montent la côte, bras en l'air, sévèrement encadrés par des allemands furieux. Ils arrêtent le groupe formé face à la ferme Hermant. Sur le trottoir de droite, il y a deux MG 34 braquées vers la foule qui tremble et n'ose bouger. Les allemands observent leurs prisonniers et font sortir des hommes, un par un, les font avancer jusqu'au milieu de la cour et là, froidement, des gradés sortent leurs revolvers et en abattent 23. Le spectacle est affreux, insupportable et chacun tremble de savoir qui sera le prochain à être emmené de l'autre côté de la route. Arrivent tout à coup deux officiers dans un side-car. L'un d'eux lève un bras, indiquant vraisemblablement que le jeu est terminé...
Les malheureux, toujours bras en l'air, sont alors dirigés à travers champs, dans la direction du bois à l'entrée de Duisans. Ils passeront leur journée debout, le long d'un petit talus, gardés et aussi inquiets des événements qui peuvent encore survenir.
Dans l'après-midi, un officier viendra lancer quelques propos dans un excellent français. Il aimera surtout dire que les troupes allemandes ne font jamais la guerre à la population civile ! Ce n'est que le soir, vers vingt heures, que les otages sont autorisés à rentrer au Pont du Gy, traumatisés, anxieux, outrés et remplis d'une grande tristesse, après les pénibles moments vécus dans la matinée.
Cinq habitations et une ferme étaient incendiés. Dans la cour de la ferme Hermant, les 23 cadavres furent arrosés d'essence et brûlés par les allemands avant qu'ils ne quittent les lieux. Le feu ne les calcina qu'en partie, car le sol où ils étaient tombés était très humide. C'était la fosse à fumier qui était vide... Une femme, Mme Fouache, née Marie Hequet et une petite fille de huit mois : Yvette Piéplu avaient aussi péri carbonisées dans la ferme.
Madame Fouache, âgée de 81 ans et sa fille Colombe avaient quitté Biache Saint Vaast le 19 mai, et avaient couché une première nuit à Saint Laurent Blangy, une seconde à Maroeuil et une troisième aux environs d'Aubigny en Artois, quand les allemands arrivèrent. Le 22 mai, elles décident de revenir vers leur village, mais hélas Colombe est mortellement blessée au cours d'un bombardement sur la route de Saint Pol sur Ternoise. Mme Fouache, éplorée, continue jusqu'à la ferme Hermant et passe la nuit dans la grange avec d'autres réfugiés dont l'abbé Nutte et sa servante. Le 23 mai au matin, après le massacre des civils, les allemands mettent le feu à la ferme. La fureur des SS est telle que Marie Fouache ne peut échapper au brasier. Quant au bébé, malgré les cris deséspérés de sa mère, les brutes ne permettront pas qu'elle aille le prendre dans le landau où il dort.
A la porte de la ferme Hermant, une affiche indiquera : "les propriétaires de cette maison ont été fusillés pour avoir achevés deux blessés allemands".
Parmis les 23 fusillés, on note deux jeunes de 16 et 18 ans. Les autres seront des hommes de tous âges dont trois soldats nord-africains et un soldat français métropolitain. Trois resteront inconnus. Furent incendiés les maisons : Desailly, Danchin, Meyer et les fermes : Hermant et Delory J.


D'après le témoignage de Mme Jean Marie Mustin, née Pillet Simone de Dainville."


Un peu plus loin, on trouve une petite butte et un observatoire qui offre une vue imprenable sur le Mont César. L'après-midi, j'y suis retourné avec mon frère pour gravir la butte et prendre quelques photos de ce qui était vraisemblablement un camp romain construit à l'époque de la conquête de la Gaule par César pour contrôler le territoire des Atrébates.
Mont Cesar page 1Mont Cesar page 2
Je ne connaissais pas du tout cet endroit et cet épisode de la conquête de la Gaule...

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