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Présentation

Professeur d'histoire-géographie depuis la rentrée 2004, j'enseigne depuis 2008 dans un collège du Pas-de-Calais, je suis chargé d'enseignement en histoire contemporaine à l'université de Lille et membre affilié de l'IRHiS.

Docteur en histoire contemporaine de l'Université de Bourgogne, je suis membre du bureau de la régionale Nord-Pas-de-Calais de l'Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie et membre du Conseil d'administration d'Historiennes et historiens du contemporain (H2C). Je suis également membre de la Société française d'histoire politique.

Je suis aussi membre de la Commission exécutive de la CGT Educ'action du Pas-de-Calais, du Secrétariat de rédaction de la revue La Pensée ainsi que du comité de rédaction du Patriote Résistant.

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Publié par David NOËL

Plaque-pont-Cesarine.jpgJ'ai beau être professeur d'histoire-géographie et responsable politique investi dans la vie locale, je ne connais pas encore tous les lieux de mémoire du secteur que je devrais pourtant connaître.

A Hénin-Beaumont, en tant que responsable politique, je rends chaque année hommage à Joseph Fontaine, militant communiste tué par les Camelots du roi lors d'une manifestation de la gauche contre une réunion publique de l'Action Française, le 11 avril 1934 ; je rends aussi hommage à Blanche Volanti, une militante communiste déportée durant la seconde guerre mondiale qui a une plaque dans un square, ainsi qu'à Vasil Borik, lieutenant de l'armée rouge fait prisonnier en URSS, emprisonné au camp de Beaumont-en-Artois, qui s'est évadé et a mené la lutte contre les Allemands avant d'être arrêté et fusillé.

Trois lieux de mémoire locaux de la seconde guerre mondiale sur lesquels je vais chaque année, mais il n'y a que deux ans que je vais à la Citadelle d'Arras pour l'hommage aux 218 fusillés qui a lieu chaque année en septembre pour l'anniversaire de la libération du Pas-de-Calais. Plusieurs des victimes sont originaires d'Hénin-Beaumont. Depuis que je fais de la politique, j'avais plusieurs fois lu des articles sur cette cérémonie, sans jamais m'y rendre. C'était Arras ; c'était partir de la maison à 9h30, revenir à midi, perdre sa matinée... Finalement, j'y suis allé il y a deux ans et j'ai été frappé par la charge émotionnelle du lieu. Dans ces fossés, devant ces plaques, on est obligés de ressentir quelque chose... Maintenant, la date est inscrite dans mon agenda, elle fait partie des commémorations auxquelles je me rendrai chaque année.

Ce dimanche, je suis donc allé pour la première fois à la cérémonie au pont Césarine où une plaque célèbre l'action héroïque de trois militants communistes qui ont commis un des premiers attentats contre les Allemands durant l'Occupation.

Le 11 avril 1942, vers 22h, Charles Debarge, Moïse Boulanger et Marcel Ledent, trois mineurs communistes, abattaient une sentinelle allemande du poste de garde du pont Césarine. Un deuxième soldat allemand est blessé. Les autorités militaires allemandes proposèrent une somme de 5 000 francs pour la dénonciation des auteurs de l'attaque et, pour terroriser la population, ont fusillé 35 otages le 14 avril, dont 20 en représailles de l'attentat du 11.

Les trois membres du commando sont tous tués dans les mois qui suivent. Arrêté, Marcel Ledent est fusillé à Arras le 23 juillet 1942.

Moïse Boulanger est arrêté le 11 septembre 1942 par la gendarmerie de Carvin, remis aux Allemands, condamné à mort par le tribunal militaire d’Arras et fusillé le 03 novembre 1942.

Charles Debarge est grièvement blessé dans un échange de coups de feu avec la Gestapo, près de Ronchin, dans le Nord, le 23 septembre 1942.  Il est transféré à la prison d’Arras où il meurt sans qu'il ait repris connaissance.

Charles Debarge et Moïse Boulanger avaient 33 ans et étaient originaires d'Harnes. Marcel Ledent était un courcellois de 18 ans.

Notre histoire locale est si riche... Moi dont c'est pourtant le métier, je ne connais pas tout. Je me dis qu'il y a quelque chose à faire. L'année prochaine, j'aurai certainement une classe de 3ème. La seconde guerre mondiale et la résistance sont au programme en 3ème. Après être allé au pont Césarine, je ne me vois pas faire cours sans parler à mes élèves de Charles Debarge. En cherchant un peu des choses sur le groupe de celui qu'on surnommait "le Fabien des corons", j'ai même découvert qu'Albert Caron, un militant communiste de Dourges, et Marcel Ledent accompagnés d'Eugène Lespagnol avaient volé de la dynamite dans la poudrière de Beaumont-en-Artois, l'avaient caché dans le bois de Courcelles avant de préparer un dispositif explosif qui a permis de faire sauter la voie ferrée Arras-Lille à Leforest le 25 septembre 1941.

Bel exemple de ce qu'a été la Résistance pour des élèves de Leforest, je trouve...  

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