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Présentation

Professeur d'histoire-géographie depuis la rentrée 2004, j'enseigne depuis 2008 dans un collège du Pas-de-Calais, je suis chargé d'enseignement en histoire contemporaine à l'université de Lille et membre affilié de l'IRHiS.

Docteur en histoire contemporaine de l'Université de Bourgogne, je suis membre du bureau de la régionale Nord-Pas-de-Calais de l'Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie et membre du Conseil d'administration d'Historiennes et historiens du contemporain (H2C). Je suis également membre de la Société française d'histoire politique.

Je suis aussi membre de la Commission exécutive de la CGT Educ'action du Pas-de-Calais, du Secrétariat de rédaction de la revue La Pensée ainsi que du comité de rédaction du Patriote Résistant.

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Mes vidéos de prof

Publié par David NOËL

Je suis servi par l'actualité cette semaine. Semaine de la presse oblige, je fais mon cours d'éducation civique en classe de 4ème sur les enjeux de l'information. Après avoir évoqué la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, parlé de la censure sous l'Empire et la Restauration, des Trois Glorieuses de juillet 1830 et de la loi sur la presse de 1881, j'ai donné à mes élèves de 4ème A un exercice sur la liberté de la presse dans le monde pour montrer que la liberté de la presse n'était pas acquise partout.

Dans le manuel, ils proposent des couvertures de Voici et un document sur le 11 septembre pour montrer les limites de l'information. Presse à scandale, info-spectacle, voyeurisme, il y a de quoi dire...

J'ai préféré leur faire une étude de cas sur le "clash" entre l'humoriste Stéphane Guillon et Eric Besson, la polémique de la semaine dont tout le monde parle. Malheureusement, la plupart des élèves n'en avaient absolument pas entendu parler. Tant pis.

Premier document, l'objet du scandale : la vidéo de la chronique de Stéphane Guillon. Après l'avoir visionnée deux fois, les élèves avaient trois articles de journaux à lire là-dessus : un plutôt factuel et neutre, un plutôt favorable à Stéphane Guillon et un très critique envers l'humoriste de France Inter comparé aux collaborationnistes...

L'étude de cas était très riche. Les élèves doivent la terminer pour lundi. Je leur ai demandé de faire chez eux le paragraphe argumenté de la dernière question. Verdict la semaine prochaine.   

Le Pen, Besson et Zemmour !
envoyé par franceinter. - Cliquez pour voir plus de vidéos marrantes.


Document 1

logo-aujourdhui.pngClash entre Guillon et Besson : les «excuses» de Radio France
22/03/10

Stéphane Guillon a franchi la ligne rouge. C'est en tout cas le sentiment du PDG de Radio France, Jean-Luc Hees, qui a présenté les «excuses du groupe» public au ministre de l'Immigration Eric Besson, à la suite d'une chronique que lui a consacrée l'humoriste ce lundi sur France Inter. Une première.

Alors que le débat sur l'identité nationale est accusé d'avoir favorisé le vote Front national aux régionales, Stéphane Guillon a présenté Eric Besson comme «une taupe du Front national», envoyée par Jean-Marie Le Pen pour «infiltrer le PS, démissionner et rejoindre Nicolas Sarkozy pour, une fois au gouvernement, manœuvrer et relancer les thèses du FN».

Les attaques sur le physique passent mal

Ce ne sont pas ces attaques sur le FN, mais celles sur le physique du ministre qui ont justifié les excuses du patron de Radio France. Dans sa chronique, Stéphane Guillon dépeignait un «Mata Hari» de la politique, «antipathique», avec «des yeux de fouine, un menton fuyant. Un vrai profil à la Iago (personnage de traître dans Othello de William Shakespeare)». «Les critiques sur le physique des personnes n'ont pas lieu d'être sur France Inter», a expliqué Jean-Luc Hees dans une déclaration au Point.fr.

Eric Besson dénonce un «match inégal»

Invité ce lundi au micro de France Inter après la chronique de Stéphane Guillon, le ministre de l'Immigration a dénoncé «une dérive». Selon lui, le caricaturiste «défend des thèses» politiques. «Lorsqu'on me propose un débat avec Marine Le Pen, je l'assume. Je l'ai fait le 14 janvier sur France 2. Mais il n'y a pas de face-à-face avec Stéphane Guillon parce que ses thèses, parce que se sont des thèses, il les défend au nom du supposé humour. Le match est totalement inégal», a-t-il conclu.

Nicolas Demorand justifie un «exercice d'outrance»

Ce n'est pas la première fois que les chroniques de Stéphane Guillon font polémique. L'an dernier, il s'en était déjà pris à l'aspect physique de Martine Aubry, qu'il avait qualifiée de «petit pot à tabac». Une attaque que l'intéressée avait, semble t-il, prise avec le sourire. Un autre de ses charges, ironisant sur la vie privée de Dominique Strauss-Kahn, avait au contraire suscité la colère du directeur du FMI, juste avant son passage à l'antenne.

La chronique humoristique est un «exercice d'outrance» qui percute parfois l'univers politique «rigoureux», a déclaré pour sa part le journaliste de la matinale de France Inter Nicolas Demorand. «Au cœur du trait caricatural, il y a très souvent la déformation de traits physiques, c'est aussi ancien que la caricature», a-t-il ajouté, soulignant que les excuses de Jean-Luc Hees «ne fragilisaient pas» le travail de la rédaction : «Il y a déjà eu des tensions autour de différentes chroniques de Stéphane Guillon et il a toujours continué à travailler et à exercer sa liberté.»



Document 2
 
logo-liberation.gifGuillon raille, Besson menace, Hees s’excuse
23/03/10

Ah, l’humour… Décrire, ainsi que l’a fait Stéphane Guillon hier matin sur France Inter, Eric Besson comme une «Mata Hari», son «physique passe-partout et antipathique, des yeux de fouine, un menton fuyant», est-ce de l’humour ?

Oui, a répondu Nicolas Demorand, revendiquant le «droit à la caricature».
Non, a répondu le président de Radio France. Jean-Luc Hees a, via le Point, présenté «les excuses du groupe public à Eric Besson», ajoutant que «les critiques sur le physique des personnes n’ont pas lieu d’être sur France Inter».

C’est que, invité sur Inter vingt minutes après s’être fait croquer par Guillon, le ministre de l’Immigration s’est élevé contre la «dérive» de l’humoriste, invitant fermement à «réfléchir» à «la responsabilité de France Inter comme radio de service public». Aussitôt dit, aussitôt fait avec les excuses de Hees, qui relancent déjà le débat sur ses liens avec le pouvoir, étant donné qu’il a été nommé par Nicolas Sarkozy. Le député PS Bruno Le Roux évoque ainsi «des excuses rampantes» tandis que le SNJ-CGT fustige les «menaces» de Besson.

Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts



Document 3

logo-France-Soir.pngEditorial
24/03/10

Radio Paris

J’adore l’humour et les humoristes, grâce à eux on rit dès le matin et on commence bien la journée.

Chaque jour, à la radio, Laurent Gerra, Anne Roumanoff et quelques autres me font hurler de rire. Il m’est arrivé de rouspéter quand Jean-Marie Bigard, par exemple, a repris les thèses négationnistes sur le 11 septembre 2001. Mais là où je ne ris plus du tout, c’est quand je lis dans France-Soir, car je ne l’écoute plus depuis ses précédents dérapages, que Stéphane Guillon, sur France Inter, s’en est pris en ces termes au ministre Eric Besson : "Son physique passe-partout et antipathique, des yeux de fouine, un menton fuyant, un vrai profil à la Iago idéal pour trahir" ! Après ce morceau d’anthologie abjecte, le président de Radio France, Jean-Luc Hees, a présenté ses excuses publiques à Eric Besson, ce qui me paraît être un service minimum nettement insuffisant.

Car en s’en prenant au physique des gens dont il parle et ce n’est pas la première fois, souvenons-nous du "petit pot à tabac" pour Martine Aubry, M. Guillon renoue avec les pires méthodes des propagandistes, fascistes et antisémites des années 30 et 40. M. Guillon a le droit d’être sectaire, partisan et systématique, mais il n’a pas le droit, qui plus est sur la radio nationale, la radio dite de service public, de rivaliser avec ses prédécesseurs de Gringoire, de Je suis partout et du Radio Paris de la collaboration. Les résistants de Londres avec Pierre Dac avaient trouvé le slogan : "Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand."

Avec Stéphane Guillon, France Inter prend des couleurs de Radio Paris. Est-ce ce que le président de Radio France, nommé par le président de la République, souhaite pour son antenne nationale ?

Je ne le crois pas, alors il serait grand temps qu’il mette fin à une dérive déshonorante.

Gérard Carreyrou



Questions :

1) Présenter les différents articles. (Auteur, date, nom du journal…)

2) Présenter les protagonistes de l’affaire : qui est Eric Besson ? Stéphane Guillon ? Jean-Luc Hees ? Nicolas Demorand ?

3) Quelle message Stéphane Guillon a-t-il voulu faire passer ? Que s’était-il passé la veille ?

4) A qui Stéphane Guillon est-il comparé dans le dernier article ? Cette comparaison te semble-t-elle justifiée ?

5) A l’aide des réponses aux questions 2 et 3, résumer ce qui s’est passé durant la matinale du lundi 22 mars. 

6) Quelles questions ce « clash » pose-t-il ?

7) A ton avis faut-il sanctionner Stéphane Guillon ou au contraire défendre la liberté d’expression ? Justifie la réponse.
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